Les Évangiles sont peu loquaces sur le personnage de Joseph mais par la magie du verbe d'Alain Combes, il existe et par le jeu d'acteur accompli d'Alain Portenseigne, il vit dans toute son humanité d'homme qui devient père.Dans cet espace vide qu'est la scène, Alain Portenseigne, avec son corps, ses gestes, ses mouvements, sa voix, son visage, va nous faire entrer dans la vie et dans le cœur de Joseph ; il va nous faire partager ses angoisses et ses joies de père naissant. Nous sommes à Nazareth avec Joseph ; nous voyons se dérouler les paysages jusqu'au lointain horizon ; nous voyons les femmes, les enfants, les vieillards dans le dédale des ruelles étroites ; nous les voyons et nous entendons leurs rires, leurs jeux. Nous sommes dans l'atelier du charpentier où flotte l'odeur des copeaux, nous accompagnons ses gestes de charpentier : couper, tailler, frapper dans un rythme si régulier ; avec lui nous lissons le bois des jougs qui seront plus légers au cou des bœufs. On entend l'atelier résonner « des coups de maillet, du bruit de la scie, du grincement du villebrequin » Visages et paysages qui participent de la vie de Joseph et nous y prenons part. Il est encore un homme à « la main habile et au cœur endormi » mais bien vite, ses sens, son cœur vont s'éveiller pour Marie, jeune fille effacée et discrète. Nous assistons à la naissance de l'amour. « La chose vient lentement, imperceptiblement...un léger souffle... » Le dilemme est grand pour Joseph. Que faire dans une situation qui semble sans dénouement possible ? La réponse va venir du ciel ; comme pour son lointain ancêtre, Joseph, « l'homme aux songes », le fils de Jacob », c'est là aussi un rêve qui va lui montrer la route : « N'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme. Oui, l'enfant qui est dans son ventre vient de l'Esprit Saint. »Alors se pose la question cruciale : « Comment être le père, même adoptif, du Sauveur ? » L'histoire va se poursuivre, joie de la noce, la naissance de Jésus avec la crainte et l'émerveillement de Joseph devant le don qui lui est fait, angoisse des départs précipités pour fuir la colère du roi Hérode qui veut exterminer les enfants à naître. Enfin le retour au village parmi les siens, la croissance de l'enfant, son comportement parfois si déroutant pour ses parents. Que nous dit cette histoire de Joseph ? On ne naît pas père, on le devient. Spectacle en entrée libre, vendredi 2 décembre 2016 à 20h30:
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